JulienLes draps et vêtements en bambou gagnent progressivement du terrain. Les nombreux avantages de cette plante amènent beaucoup de personnes à l’adopter. La transformation du bambou en tissu paraît étrange pour beaucoup de personnes et il est normal de se demander comment cela se fait. Contrairement à la transformation du coton en tissu qui est relativement simple, celle du bambou est un peu plus complexe. Elle fait intervenir des méthodes, machines et substances chimiques. Découvrez dans ce guide les étapes de transformation du bambou en tissu.
La récolte et le broyage
Le bambou est récolté généralement en Chine et dans d’autres pays asiatiques. La récolte est effectuée dans des plantations des fournisseurs et dans la forêt. Les pousses sont coupées alors que les racines du bambou sont encore dans la terre. La tige se trouvant enracinée se régénère donc encore et peut être coupée plusieurs fois.
La plante de bambou grandit vite ce qui permet de réaliser jusqu’à 6 récoltes en une année dans le même champ. Après cela, on procède au broyage des tiges de bambou qui sont déchiquetées lors de cette opération en de petites particules. Cela se fait à l’aide de grandes machines de coupe rotatives. Les fibres de bambou sont les petits éléments qui constituent la tige du bambou.
Ce sont ces fibres qui seront utilisées plus tard pour la fabrication de vêtements en bambou. Vous retrouverez ensuite ces derniers dans une boutique spécialisée dans les articles en bambou. Cependant, les étapes de transformations sont longues avant que le produit final soit retrouvé dans un magasin bambou.
La transformation en viscose
La viscose est une fibre obtenue par la transformation de la cellulose des végétaux. Ce procédé de transformation fut inventé en 1884 par un scientifique et industriel français. Pour transformer ces copeaux de bambou en viscose, il faut les dissoudre dans la soude caustique afin de faire gonfler la cellulose et écarter les fibres. On élimine le liquide en excès par pressage.
Ensuite, la cellulose est dépolymérisée. Il est ajouté au mélange obtenu du sulfure de carbone (CS2) afin que la cellulose soit soluble. Cette dernière se transforme alors en xanthate de cellulose. Le produit obtenu est par la suite dissous dans du dioxyde de sodium dilué pour obtenir un liquide visqueux qu’on appelle viscose.
Ce liquide est filtré afin d’être dépouillé de toutes les impuretés. À travers une filière, la viscose est extrudée. Notons que la filière est une plaque percée de trous minuscules. Après toutes ces manipulations, la viscose est amenée dans un bain contenant de l’acide sulfurique (H2SO4).
L’obtention du fil
Tout ce processus permet d’aboutir à une masse de fibre connue notamment comme la pulpe du bambou. On la laisse quelques jours afin qu’elle refroidisse avant d’être pressée à travers de petits trous dans un bain d’acide sulfurique. Ceci permet d’obtenir des fils de fibre de bambou de tailles différentes.
Le lavage, le blanchissement et le séchage
Pour obtenir le fil qui permet de fabriquer le tissu, il est important de procéder au lavage de la viscose. Ceci se fait avec des produits chimiques, mais surtout avec de l’eau. Cette eau débarrasse la viscose des produits chimiques qui ont été utilisés lors du processus de transformation. L’eau qui a servi lors du lavage est dépolluée et versée sur un site où elle ne risque pas de constituer un danger pour l’environnement ni à la population.
Il importe après le nettoyage de veiller à ce que le fil soit d’une blancheur immaculée avant d’être transformé en tissu. Cela est important pour la qualité du textile qu’on pourra obtenir. Ceci se fait grâce à des substances naturelles qui permettent de donner au fil l’éclat et la blancheur souhaitée. Après le lavage et le blanchiment, le fil de bambou est séché.
La conception du tissu
Pour obtenir un tissu en bambou, le fil de bambou obtenu après le lavage, le blanchiment et le séchage est combiné à d’autres matières comme le fil de coton. La combinaison du fil de bambou et du fil de coton permet d’obtenir un tissu de meilleure qualité. La fibre de coton est dotée d’une caractéristique que le bambou ne possède pas. Il s’agit de la robustesse qui procure au vêtement en bambou de la fermeté et du maintien.
Cette fusion minutieuse permet de renforcer le tissu. Ceci se ressent au niveau des sous-vêtements comme le boxer anti-transpiration, car il est plus confortable. Le bambou est toutefois l’élément le plus important dans la combinaison. L’utilisation des autres matières comme le coton est minimisée le plus possible.
Pour permettre au tissu de ne pas perdre les qualités que lui offre le bambou, il est recommandé d’opter pour le coton bio. Ce dernier ne peut pas être différencié à l’œil nu du coton classique. La différence se trouve au niveau de la production. Le coton bio est produit sans l’utilisation des pesticides et se retrouve comme le bambou au rang des matières écologiques.
